Union Européenne : pas assez de preuve pour disculper Yahoo !
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Union Européenne : pas assez de preuve pour disculper Yahoo !

Réponses vagues, explications d’ordre général, autant de propos confus ont été fournis par Yahoo ! pour clarifier l’infiltration de mails européens dont il est accusé. La commission européenne en est insatisfaite et exige une explication concrète et claire de la part du pays de l’Oncle Sam.

Yahoo : utilise un logiciel de surveillance automatique de mail

La presse américaine avait signalé en novembre 2016 la présence d’un logiciel d’espionnage sur la messagerie Yahoo!. Mis en place à l’initiative du FBI, cet outil est la version avancée du filtre antispam du service de messagerie.  Son rôle est de détecter les « éléments-clés » dans les e-mails, en l’occurrence de ceux des utilisateurs européens.

Après cette révélation, la Commission européenne adressait une demande d’explication à la Maison-Blanche, car le programme concerné enfreint la loi sur la protection de données personnelles signée entre les deux continents au début de l’année.

Mandataire de l’outre Atlantique, Yahoo! explique que cet outil a été présent sur le portail bien avant la signature de Privacy Shield.  Mais Vera Jourova, commissaire européenne en charge de la justice suppose que telle affirmation arrive trop tard et incomplète.

La commissaire européenne comprend que les données liées à la sécurité nationale américaine devront rester secrètes, mais se déclare déçue par l’attitude de la fédération dans cette affaire. Pour elle, cet incident suffit pour tester la solidité du Privacy Shield.

Il y a une impasse entre les deux partenaires, Věra Jourová craint fortement que cette affaire puisse remettre en cause le Privacy Shield. Signé en début 2016, l’accord interdit la pratique de surveillance de masse indiscriminée visant les citoyens des 2 continents.

 

Un programme d’infiltration initié par la Maison-Blanche

Deux jours après la révélation de Reuters, New York Times a publié un détail intéressant concernant la nature du programme. Selon lui, la version modifiée du filtre anti spam de Yahoo! a été conçu pour détecter les messages outrageux dans les mails et les transmettre automatiquement au FBI et à la police fédérale. En sont concernées la pornographie infantile et les signatures numériques ou mots-clés.

D’après le FBI, ses agents ont fait cette demande après avoir découvert que les membres d’un groupe terroriste utilisaient Yahoo! pour communiquer à travers une méthode très spéciale nécessitant un outil d’identification performant. Puisqu’ils ne pouvaient pas identifier l’adresse des adhérents, ils étaient contraints de mettre en place ce système de surveillance de masse sur Yahoo!.

Le New York Times, affirme même que la requête du FBI a reçu la validation d’un tribunal secret, avec une clause d’interdiction, pour Yahoo!, de révéler les secrets.

En Europe, la Commission à la protection des données privées a annoncé l’ouverture d’une enquête permettant de connaitre si des citoyens européens avaient été mis sous surveillance à leur insu ou non.

Plusieurs élus européens, à l’instar de Fabio de Masi, ont demandé à la Commission européenne d’exiger des explications aux autorités américaines. Tandis que les protestataires du private shield dénoncent l’inexistence de cautions tangibles proposées par l’autorité fédérale sur ce point. Ceci, malgré la possibilité pour les victimes d’abus de surveillance européens de porter plainte dans ce pays.

- 21 mars 2017 - 1821 Views