Italie : piratage de plus 18 000 comptes mail dont ceux de Draghi et Renzi
Deux personnes ont été arrêtées à Rome pour une affaire de piratage informatique qui concerne les mails de plusieurs personnalités italiennes. Au moins, 18 000 comptes ont été attaqués et parmi eux les courriels de Draghi, président de la BCE. Renzi, l’ancien président du Conseil fait également partie des victimes.
Des cibles variées
Roberto Di Leami, directeur d’une unité anti-cybercriminalité, a bien confirmé la variété des victimes de cette attaque informatique. Ainsi les cibles incluent des hommes d’affaires, des banquiers, voire des cardinaux du Vatican. Selon lui, des dizaines de milliers de comptes ont été touchés par cette affaire.
Le piratage s’est déroulé sous la conduite de Giulio Occhionero qui est un ingénieur nucléaire âgé de 45 ans. Assisté par sa sœur aînée, chimiste, 48 ans, son équipe réussit à mettre la main sur tous les comptes via un malware que l’ingénieur lui-même a mis au point. Certainement, il s’est servi des données ainsi récupérées en faveur de Westaland Securites, la société d’investissement dont il est le dirigeant.
Les données piratées, stockées aux États-Unis
En effet, le mail piraté de Mario Draghi n’est pas son compte utilisé à la BCE, mais plutôt à la Banque d’Italie qu’il dirigeait. Ces hackers sont accusés de vol de secrets d’État et de piratage informatique, mais l’ampleur et le contenu des données dérobées ne sont pas encore définis par la police. Néanmoins, on relève jusqu’ici près de 18.000 comptes mails touchés avec près de 2000 mots de passe volés.
Un serveur qui contient plusieurs milliers de dossiers a été saisi à Rome. En effet, l’attaquant avait stocké les 99 % des comptes piratés dans un serveur situé aux États-Unis et les avait arrangés dans 122 catégories différentes. Bien entendu, ces informations seront ramenées vers l’Italie avec la coopération du FBI, mais leur analyse nécessite encore plus de temps.
Défenses des suspects : la situation se complique
Les avocats des deux attaquants les défendent en soulignant, entre autres, que les adresses qu’il disposait sur son agenda électronique sont des données que tout un chacun peut bien avoir sur son ordinateur. Quant à la sœur, les avocats relancent qu’elle n’a pas les compétences suffisantes pour commettre les délits dont on l’accuse.
Un autre fait rend encore plus complexe cette affaire. En effet, le virus a laissé un signe, un symbole bien connu. Il s’agit de la pyramide avec un œil à son sommet, celle désignant l’illuminati et la franc-maçonnerie. À ce sujet, la police a affirmé que l’ingénieur est un membre de la franc-maçonnerie et possède le titre de « Grand Maître » de sa loge à Rome.
Face à une telle complexité, une porte-parole du Parti politique de Renzi a indiqué qu’il faudra régler la situation dans les meilleurs délais. Autrement, les attaques de cette envergure risqueront encore de se multiplier et toucheront d’autres victimes. Elle a même confirmé avoir identifié un plan criminel qui risque d’être beaucoup plus compliqué. Pour l’heure, l’enquête continue et promet de révéler d’autres détails sur l’affaire.